Ceci est un témoignage de M. Ahmed DJEBALI, président du bureau de vote de Montauban (circonscription France 2):
Bureau de Montauban – France 2.
Nouvelles et suggestions du Bureau de Vote sur les dernières élections législatives.
Notre bureau regroupe des électeurs venus de plusieurs départements de France Sud: Tarn et Garonne, Lot, une partie du département du Gers et une partie du département de l’Aveyron.
Malgré l’excellent travail fait par bon nombre d’intervenants durant toute cette période électorale, certaines améliorations restent encore à faire !
En effet, chacun sait que dans bon nombre de bureaux de vote en France (comme ailleurs aussi !), plusieurs manifestations ont émaillé ces dernières élections législatives.
Je vais essayer de faire ici un bilan très succinct et non exhaustif des difficultés et des anomalies que nous avons rencontrées sur notre BV durant cette période électorale, je finirai ensuite par soumettre quelques suggestions.
Dès le lundi 20 octobre j’ai été choqué par les conditions dans lesquelles s’est déroulée ma rencontre avec les représentants locaux de l’IRIE, nous avions un RDV pour un dernier briefing sur la finalisation de notre travail en BV, quelle fut ma stupéfaction de constater que notre Consulat était fermé ce lundi comme la veille aussi, alors que nous n’étions qu’à quelques dizaines d’heures du début des votes !
Le lendemain, second couac en constatant combien la gestion préalable de la logistique pour la préparation matérielle de notre bureau de vote, par l’IRIE locale et notre Consulat de Toulouse, auprès de la mairie de Montauban, a été quasi absente !
Arrivent les trois jours du vote où là encore les choses tournent au ridicule avec l’accumulation des bévues qui concernent essentiellement la très mauvaise gestion de notre liste électorale : Un grand nombre d’électeurs n’ont pu exercer leur droit de vote et ce pour diverses raisons que j’estime, parfois imputables aux électeurs eux-mêmes et, souvent aux dysfonctionnements propres aux instances qui ont été chargées d’organiser ces élections.
Pour preuve, je citerai ci-dessous quelques cas pour qui nous avions été obligés de signifier un refus de voter et ce en stricte application des règles définies par l’ISIE :
Pour une question de confidentialité, j’utiliserai les initiales pour chacun de ces cas, les informations complètes restant disponibles pour toute démarche légale ultérieure :
G.M. comme B.B.: réside en France, il avait effectué à temps son inscription auprès du Consulat de Toulouse à qui il avait demandé à être transféré de la liste du BV de Sabala (Sidi Bouzid) à celle du BV de Montauban, sa demande de transfert de BV n’a donc tout simplement pas été prise en compte !
S. A. : Initialement inscrit au BV d’Anconna (Italie) où il avait voté en 2011, ayant déménagé en France, il avait effectué son inscription auprès du Consulat de Toulouse en demandant à être inscrit au BV de Montauban ; sans aucune explication il s’est retrouvé inscrit au BV de Sabala (Sidi Bouzid) !
Pour F.A. comme B.M. , B.L. , E.K. , B.N. , F.A. , H.A. , S.H. , A.D. ou encore B.Z. : Sans autre explication, chacun d’eux a été inscrit sur la liste du BV de Toulouse au lieu de celle de Montauban !
Précisons que la plupart de ces derniers électeurs avaient déjà voté en 2011 à Montauban !
Ainsi ces cas ont été nombreux, sur notre BV, j’estime leur proportion à plus de 40% de l’ensemble des personnes qui sont venues voter pendant ces trois derniers jours!
Aussi, nous sommes nombreux à penser que dans certaines de nos chancelleries subsiste encore une masse d’incompétences héritée du régime de ZABA et/ou de ceux qui leur ont succédé.
Nos instances doivent agir vite pour stopper cette gabegie et mettre en place un personnel compétent et avec plus le sens du service à la nation.
Pour ce qui est de l’amélioration de l’efficacité du fichier électoral, il me semble qu’il faudrait envisager de nouvelles pistes, par exemple celle de la possibilité de constituer des inscriptions complémentaires qui pourront être intégrées en temps réel aux listes électorales ; ce travail pourra se faire grâce à l’utilisation des nouvelles technologies et, sera sécurisé par l’utilisation d’un ou plusieurs codes confidentiels, accessibles seulement aux gestionnaires principaux que mandatera l’ISIE auprès de chaque BV !
C’est une question sur laquelle pourront s’y pencher rapidement nos spécialistes (législateurs, juristes et spécialistes des nouvelles technologies) !
Que chacun assume ses responsabilités, je pense que l’ISIE – IRIE a toute sa place dans nos institutions mais qu’il est urgent que cette instance fasse tout ce qui est nécessaire pour que son efficacité soit à la hauteur de sa tache.
A l’étranger (comme sûrement sur le territoire national), malgré les campagnes publicitaires et les moyens modernes de communication, certains électeurs ont le sentiment d’être encore coupés de la réalité nationale et donc ne se sentent réellement pas impliqués dans les initiatives nationales !
A nos gouvernants il leur reste beaucoup à faire pour qu’entre autres, ce droit fondamental de voter puisse être réellement l’affaire de tous !
Avec tout ce que j’ai dit ci-dessus, je ne prétends pas faire le tour de toutes les questions qui ont pu émerger lors du déroulement de ces dernières élections. Ce qui est certains c’est qu’il reste beaucoup à faire à nos institutions, à l’ensemble de la société civile comme à chacun de nous citoyens de base ; un engagement constant pour que notre situation s’améliore, c’est ainsi la rançon d’une société démocratique !
Avant de conclure, je ne voudrais pas oublier de remercier mes trois collègues assesseurs, Wiem LAKHAL, Abdessalem ALOUI et Aymen Ben HASSINE, pour leur efficace participation.
Cordialement.
Ahmed DJEBALI
Président du bureau de vote de Montauban (France2).